La rupture conventionnelle permet à un employeur et à un salarié de se séparer en bons termes, sans licenciement ni démission, tout en assurant le droit aux allocations chômage pour le salarié. Pour que cette rupture soit valide, elle nécessite un cadre juridique précis, à commencer par la convocation à l’entretien de rupture conventionnelle, première étape officielle de la procédure.
Un manquement à ces règles peut compromettre la rupture, exposant l'employeur à un contentieux. Dans cet article, nous vous expliquons, étape par étape, comment rédiger et envoyer cette convocation, puis comment organiser cet entretien pour que tout se déroule dans les règles.
Pourquoi un entretien de rupture conventionnelle est-il obligatoire ?
L'entretien de rupture conventionnelle est essentiel pour garantir que le salarié donne un accord libre et éclairé à cette séparation. Ce rendez-vous permet d'exposer les conditions de la rupture, les droits associés, notamment l’indemnité de rupture, et d'assurer que les deux parties comprennent les implications de cet accord. En cas de litige, cet entretien prouvera que l’employeur a respecté le droit d'information et la liberté de consentement du salarié.
Le conseil du Captain : La rupture conventionnelle est une démarche de co-construction ; soyez à l'écoute et préparez bien les arguments qui justifient cette option.
Étapes préalables à la convocation
1. Préparer le contenu de la convocation
Avant même de rédiger la convocation, l’employeur doit réfléchir aux points qui seront abordés lors de l’entretien : raisons de la séparation, proposition d'indemnité de rupture, et conditions éventuelles de départ. Ces éléments doivent être préparés en amont pour que l’entretien se déroule efficacement et pour donner au salarié une vision claire de l'accord proposé.
Le conseil du Captain : Précisez les avantages de la rupture conventionnelle pour le salarié, comme le droit au chômage, et évitez toute mention pouvant être perçue comme une incitation forcée.
La mention explicite de "convocation à un entretien de rupture conventionnelle"
2. Rédiger la convocation en bonne et due forme
La convocation à l’entretien doit être un document formel, signé par l’employeur et remis au salarié en main propre contre signature ou envoyé par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce document doit inclure :
- La mention explicite de "convocation à un entretien de rupture conventionnelle",
- La date, l'heure et le lieu de l’entretien,
- La possibilité pour le salarié de se faire assister par un représentant du personnel ou un conseiller de son choix.
En respectant ces éléments, l’employeur montre sa transparence et évite toute contestation de la part du salarié.
Le conseil du Captain : Si le salarié souhaite se faire assister, assurez-vous de le noter dans le procès-verbal de l’entretien pour plus de transparence.
Le déroulement de l’entretien
3. Choisir un lieu et une date adaptés
L'entretien doit se dérouler dans un cadre propice à la discussion sereine, idéalement dans un lieu neutre et sans pression, comme une salle de réunion. Concernant la date, il est conseillé de prévoir un délai raisonnable entre la réception de la convocation et l’entretien (entre 5 et 10 jours ouvrés), bien que la loi n’impose pas de délai spécifique.
Le conseil du Captain : Prenez le temps d’échanger avec le salarié pour fixer une date convenable, cela facilitera la communication et favorisera un climat de confiance.
4. Aborder tous les points de manière transparente
Lors de l'entretien, les sujets suivants doivent être discutés clairement : les raisons de la rupture, les modalités de l’indemnité de rupture, et la date de fin de contrat souhaitée. Les parties doivent également discuter des conséquences de la rupture conventionnelle, notamment les droits au chômage. Ce cadre permet au salarié de prendre une décision éclairée et volontaire.
Le conseil du Captain : Exprimez les avantages de cette rupture pour les deux parties, et laissez le salarié poser toutes ses questions sans pression.
Formaliser la décision : signature et envoi à la DIRECCTE
5. Signature de la convention de rupture
Si l’entretien se conclut par un accord, l’employeur et le salarié doivent signer la convention de rupture, qui reprend les points discutés : montant de l’indemnité, date de fin de contrat, etc. Une fois signée, cette convention doit être envoyée à la DIRECCTE, qui se charge de l’homologation sous un délai de 15 jours ouvrés. Ce délai permet à chaque partie de réfléchir encore avant de finaliser la rupture.
Le conseil du Captain : Conservez bien un exemplaire signé pour chaque partie et un autre pour le dossier de l’entreprise, cela vous protégera en cas de litige ultérieur.
La DIRECCTE dispose de 15 jours pour homologuer ou refuser la convention.
6. Attendre l'homologation de la convention
La DIRECCTE dispose de 15 jours pour homologuer ou refuser la convention. En l’absence de réponse dans ce délai, l’homologation est considérée comme acquise. Cette étape est cruciale car elle rend la rupture effective. À la réception de l’homologation, le salarié peut donc quitter l’entreprise selon les termes convenus.
Le conseil du Captain : Patientez jusqu’à la validation définitive avant de réattribuer le poste du salarié, car un refus de la DIRECCTE peut annuler la rupture.
La conclusion du Captain
L'entretien de rupture conventionnelle est une démarche formelle qui nécessite clarté et précision pour être juridiquement valable. En respectant chaque étape, de la rédaction de la convocation jusqu’à l'homologation par la DIRECCTE, l’employeur et le salarié peuvent s’assurer d’une rupture en toute sérénité. Ce processus, s’il est bien mené, offre une alternative à la démission ou au licenciement, dans le respect des intérêts et des droits de chacun.
Discussion des membres